Il y a des villes qui t’arrachent du contingent et t’ouvrent des ponts au delà du temps… Galle en fait partie. Évasion garantie, aux nostalgies sahariennes et pittoresque qui s’incruste délicatement dans les arabesques séculaires.
A l’horizon, le soleil peint en ocre les navires dont les ancres resteront à jamais prisonnières des terres paiennes. Les temps révolus respirent encore derrière les murs et leur odeur s’accroche obstinément aux guirlandes de jasmin qui décorent les portes.
Je m’égare dans cette atmosphère d’antan : fourmillement d’âmes qui glissent leurs secondes sur des trajectoires de glaise…
En voyageant, il m’arrive parfois de sentir le poids du temps entre mes mains et je m’amuse alors à peupler mon présent d’une multitude de „je” hypothétiques . C’est une sorte d’expansion vers les limites de mon être, besoin d’évasion dans l’atemporel, potentiel de lumière….