Le processus thérapeutique

En mars dernier nous avons tous fêté les 100 ans de Madame Z.

Pour sa bonne humeur et ses petites blagues, ses colliers (toujours!) assortis et sa gentillesse…pour sa capacité de voir le tout et choisir que le bon et le beau, pour sa volonté de poursuivre malgré les douleurs et les faiblesses, pour tous les moments où elle m’a apporté de la joie ou m’a émue jusqu’aux larmes, JE LA REMERCIE!!!

Le vrai processus thérapeutique est toujours bidirectionnel: c’est un échange qui épanouit autant le thérapeute que la personne à soigner. Et peut-être qu’il y a un moment où on ne sait plus qui est le soigné et le soignant…

 

L’acte thérapeutique

Photo credit: Oana Stefanescu
Photo credit: Oana Stefanescu

„Il pleut, ça manque de couleur aujourd’hui” je me dis, tout en laissant la pensée se dissiper au dessus de l’eau. Je ferme les yeux et me laisse guider par cette voix qui vient de loin: on se pose, on se dépose, on se repose…le corps respire, l’esprit respire…je suis ici et maintenant. Je suis…explosion de couleurs, de vie, de lumière et de joie, conscience, vide plein et silence! JE SUIS…tout simplement!

Oui, il y a une façon d’incarner tout cela sous la blouse blanche !

Oui, maintenant j’ai la profonde conviction : avant qu’il soit une façon de faire, l’acte thérapeutique est surtout une façon d’ÊTRE…

Le moment où le temps s’ouvre

Il y a des villes qui t’arrachent du contingent et t’ouvrent des ponts au delà du temps… Galle en fait partie. Évasion garantie, aux nostalgies sahariennes et pittoresque qui s’incruste délicatement dans les arabesques séculaires.

A l’horizon, le soleil peint en ocre les navires dont les ancres resteront à jamais prisonnières des terres paiennes. Les temps révolus respirent encore derrière les murs et leur odeur s’accroche obstinément aux guirlandes de jasmin qui décorent les portes.

Je m’égare dans cette atmosphère d’antan : fourmillement d’âmes qui glissent leurs secondes sur des trajectoires de glaise…

En voyageant, il m’arrive parfois de sentir le poids du temps entre mes mains et je m’amuse alors à peupler mon présent d’une multitude de „je” hypothétiques . C’est une sorte d’expansion vers les limites de mon être, besoin d’évasion dans l’atemporel, potentiel de lumière….